Note : 9/10
Résumé
Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le coeur.
Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.
Même si j’étais réveillée, je savais qu’ils étaient là, dehors, les G.E.N.S, et qu’un de ces quatre, j’allais y passer. Oh, j’avais pas peur qu’ils me tuent ça non, pff… j’avais peur qu’ils finissent par me faire devenir comme eux… grossiers, ennuyeux, nuls, stupides = GENS. C’est pas vraiment leur métier, genre cuisinier, infirmière ou fermier qui font d’eux des G.E.N.S, pas du tout ! C’est qu’ils ne croient que ce qu’ils peuvent voir, sentir, goûter, toucher, entendre ou acheter.
Mon avis
Les amateurs de thrillers, vous serez ravis, « Moi ce que j’aime c’est les monstres » est un roman graphique policier unique en son genre. Par son scénario et surtout pas son style graphique. Le fait qu’il soit entièrement dessiné au stylo bic le rend déjà sans pareil mais en plus le talent d’Emil Ferris est incroyable. Vous pouvez voir par vous même l’extrême éloquence des visages sur l’image ci-dessous.
Le plus bluffant a été d’apprendre que, suite à une maladie, Emil Ferris ne pouvait plus se servir de sa main droite pour dessiner. Elle s’est scotchée un stylo à la main pour pouvoir continuer à crayonner et à force de persévérance elle est venue à bout de son roman graphique. Son histoire est une belle source de motivation, il ne faut jamais se laisser abattre et à force de travail et de ténacité, nous sommes capables d’arriver à nos fins !
J’ai aimé suivre l’enquête de Karen, la petite fille loup garou, sur le meurtre de sa voisine Anka. Le suspens est là et il m’a été impossible de déceler le meurtrier, j’ai d’ailleurs hâte de pouvoir lire le tome 2 pour connaître la suite !
Les thèmes abordés sont intéressants et j’ai aimé les découvrir en même temps que la petite Karen :
- L’acceptation de soi et l’homosexualité : Karen est caractérisée en loup garou, on ne voit qu’une seule fois son vraie visage et elle n’ose pas avouer à son frère qu’elle aime les filles.
- Le nazisme et la prostitution : La vie d’Anka a été menée par la prostitution et par les camps de concentration. L’histoire de sa vie a été ma partie préférée du roman.
- La maladie, le cancer, la perte d’un être cher
Un autre point que j’ai beaucoup aimé a été toutes les références picturales que nous rencontrons pendant la lecture. Les visites aux musées de Karen sont très vivantes car les tableaux sont retranscrits avec la patte graphique d’Emil Ferris et commentés par la petite fille. On a presque l’impression d’y être !
Connaissiez-vous déjà « Moi ce que j’aime c’est les monstres » ? Si oui, n’hésitez pas à laisser votre avis dans les commentaires ! Sinon, j’espère vous avoir donné envie de le découvrir. Bonne lecture à tous 😉 !
Informations
Auteur/Illustratrice : Emil Ferris – Page : 416 – Edition : Monsieur Toussaint Louverture