Note : 7,5/10
Résumé
Après une catastrophe planétaire, l’héroïne se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit.
Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers, prend en main son destin dans un combat quotidien contre la forêt, les intempéries et la maladie. Et ce qui aurait pu être un simple exercice de style sur un thème à la mode prend dès lors la dimension d’une aventure bouleversante où le labeur, la solitude et la peur constituent les conditions de l’expérience humaine.
Aimer et prendre soin d’un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire.
Mon avis
Les masque tombent, les vrais visages se dévoilent et la bêtise et la haine de l’être humain fait surface : un mur invisible apparaît soudainement, cloîtrant notre protagoniste seule en pleine forêt autrichienne. Au delà du mur, toute vie est pétrifiée, du tout petit insecte au humain. Notre personnage féminin doit donc apprendre à survivre, à se nourrir avec les ressources de la nature, de là commencent un cheminement de remise en question sur le sens réel de la vie.
D’abord pourquoi l’être humain semble si mauvais au point de détruire toute forme de vie. Est-ce pour satisfaire un égo, pour une sensation de contrôle et de pouvoir ou simplement parce qu’on est tous, au fond, un peu malheureux ? Préférant même être enfermée seule derrière ce mur qu’entourée; elle sait que tous auraient fini par s’entretuer.
Elle prend conscience qu’elle apportait trop d’importance à des choses futiles dans son ancienne vie, qu’elle se laissait envahir par des émotions qui n’avaient pas lieu d’être. Elle réalise la vérité, qu’elle n’aimait plus la présence de ses enfants après qu’ils aient atteint un certain âge. Ce roman est un vrai retour aux sources, à la nature et aux choses essentielles de la vie.
La lecture est très contemplative, il y a peu d’action, nous suivons notre personnage dans sa lutte pour sa survie, pour qu’elle ait chaque jour de quoi se nourrir, se chauffer et ne pas perdre la raison et se laisser envahir par des pensées obscures. Enfin, ce livre met en valeur la puissance de la femme et sa détermination. Ce parti pris sur le matriarcat m’a énormément plu.
Vous l’aurez compris, je vous conseille fortement cette lecture, elle est à la fois douce, lente et stoïque mais en même temps pleine de remise en question sur le sens de la vie que nous menons et sur les êtres qui nous entourent.
Je plains les animaux et les hommes parce qu’ils sont jetés dans la vie sans l’avoir voulu. Mais ce sont les hommes qui sont sans doute le plus à plaindre, parce qu’ils possèdent juste assez de raison pour lutter contre le cours naturel des choses. Cela les a rendus méchants, désespérés et bien peu dignes d’être aimés.
Informations
Auteur : Marlen Haushofer – Traduction : Liselotte Bodo & Jacqueline Chambon – Edition : Actes Sud – Collection: Babel – Page : 352
