Note : 8,5/10
« Idaho » m’a torturé pendant un moment. Bon torturer est peut-être un peu fort, disons que j’ai essayé, longtemps après ma lecture, de trouver des réponses, de déficeler le dénouement. En vain.
Un terrible jour en montage…
On se retrouve en plein coeur d’une famille brisée, Wade a perdu ses 2 filles, une disparue, l’autre tuée par sa femme lors d’une sortie en montage pour aller ramasser du bois. On suit principalement Ann, sa deuxième compagne qui tente de déceler la vérité sur ce qu’il s’est réellement passé ce triste jour d’août et surtout pourquoi sa première femme a tué la benjamine. Sauf que celui-ci, par son hérédité et par son traumatisme, perd de plus en plus la tête et surtout la mémoire. Sa première fille, elle, s’est enfuie dans la montagne et plus personne ne l’a jamais revue.
Le son d’un piano ne change pas, peu importe où on le joue, dans un salon ou une prison, tout comme une rivière est la même bien qu’un jour vous l’ayez longée en compagnie de votre sœur et qu’aujourd’hui vous la longiez tout seul.
Le passé, l’accident et l’après
La lecture est intercalée entre les points de vue des différents personnages mais également dans le temps. On comprend ainsi le passé, l’accident et l’après. Chaque chapitre nous amène quelques bribes de réponses. L’auteur sème des indices et c’est aux lecteurs d’interpréter les évènements. D’ailleurs, si vous avez lu le livre, n’hésitez pas à m’envoyer votre ressenti, ce serait un plaisir d’échanger avec vous sur ce livre 🙂
C’est, sans aucun doute, une lecture qu’on a du mal à lâcher et qui prend aux tripes. On se laisse facilement emporté par cette horrible tragédie, par les personnages tous aussi touchants les uns que les autres et surtout par cette intrigue qui nous hante même après avoir fermé le livre. Le style d’écriture quand à lui, est beau. J’ai aimé la profondeur du texte, les remises en question et la lucidité de chacun.
Pour conclure, je vous conseille chaudement cette lecture même s’il faut un minimum de lâcher-prise pour l’apprécier pleinement et à sa juste valeur ! N’hésitez pas à partager votre avis dans tous les cas ! Bonne lecture à tous !
Petite, elle se faisait une idée précise de ce que signifiait être adulte : être adulte voulait dire posséder une maison que l’on remplissait d’objets comme celui-ci. Des objets auxquels vous ne teniez pas individuellement, que vous n’aviez pas le souvenir d’avoir choisis ni même achetés, mais qu’au fil des ans la vie s’était chargée de collectionner pour vous et qui, par conséquent, parlaient pour vous. Dans l’esprit enfantin d’Ann, de tels objets étaient nécessaires, ennuyeux, beaux, et surtout assortis. Tout ce qui pouvait vous arriver d’horrible quand vous grandissiez pouvait être atténué par l’assurance que ces objets procuraient. Ils étaient une protection, comme si collectivement ils détenaient un pouvoir magique, formant une sorte de bouclier épars.
Info
Auteur : Ruskovich Emily – Edition : Gallmeister – Page : 360