Note : 9/10
Résumé
Au milieu du brouhaha de la gare du Nord, le prélude et fugue n°2 en do mineur de Bach s’élève. Mathieu, 20 ans, assis au piano en libre-service, joue. La musique est son secret, dont il ne parle pas dans sa banlieue. Là-bas, il traîne avec ses copains à monter des « business » louches, veille sur ses frère et sœur et aide sa mère qui travaille jour et nuit.
Un soir, un des coups de Mathieu tourne mal et il finit au poste sans personne à qui demander de l’aide. Sauf peut-être cet inconnu, Pierre, qui, après l’avoir entendu jouer à la gare, lui a donné sa carte de visite. Pierre pose une seule condition : il devra faire ses heures d’intérêt général comme homme de ménage au Conservatoire national supérieur de musique, dont il est le directeur.
À contrecœur, Mathieu accepte. Pierre, quant à lui, a une toute autre idée en tête : il voit en Mathieu un génie de la musique – et peut-être sa seule opportunité de relancer sa carrière. Le pari de Pierre sera-t-il récompensé ? Mathieu acceptera-t-il d’aller vers son destin ? Avons-nous tous le droit à une seconde chance ?
Non, ce n’est pas mal, de pleurer. Ce n’est pas une faiblesse. Personne ne peut retenir une rivière.
Mon avis
Peut-être est-ce un souci mais je ne peux pas m’empêcher de dévorer les romans de Gabriel Katz. « Quand tu descendras du ciel » et « N’oublies pas mon petit soulier » ont été les premières victimes et « Au bout des doigts » n’a pas échappé à la règle. J’adore sa plume et l’autodérision qui anime ses personnages principaux. Un vrai régale !
Je n’ai pas eu l’occasion de regarder le film qui a inspiré ce roman, ce n’est qu’une question de temps mais je ne saurais donc pas vous comparer les deux médias. En tout cas, la version papier m’a énormément plu, j’ai ressenti de belles émotions pendant ma lecture. On passe par la tristesse, la mélancolie, la joie, la motivation et le rire. La plume de Gabriel Katz y est pour beaucoup, l’écriture est belle et envoûtante.
L’histoire narre donc la vie d’un adolescent de banlieue qui se fait repérer en jouant du piano dans le métro (pour faire très court). On aborde la passion pour la musique dans différents milieux sociaux. Est-il plus légitime de faire du piano lorsqu’on provient d’un milieu aisé ? Mathieu se sent comme un imposteur, mise à part Pierre, personne ne l’écoute à sa juste valeur, son milieu social prend à chaque fois le dessus sur lui.
Les retours dans le passé racontant les débuts de Mathieu au piano ont été mes passages préférés, je les attendais avec impatience tant ils étaient agréables à lire. C’est presque dommage qu’il n’y en a pas eu plus.
Ma curiosité ne m’a pas fait apprécier la fin… Même si elle est d’une grande sensibilité, je me suis demandée s’il ne manquait pas quelques pages. On se retrouve face à une libre interprétation où gagner ou perdre importe peu. Seule la passion pour le piano compte… Et vous, qu’avez vous pensé de la finalité du roman ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires 😉 !
Le piano est un animal sauvage, qu’on apprivoise chaque jour, et qui oublie le lendemain. Il faut de la patience. De l’amour aussi. Il faut apprendre à lui parler, jouer avec lui, le convaincre de laisser échapper ses notes.
Informations
Auteur : Gabriel Katz – Page : 342 – Edition : Fayard