Filles de la mer - Mary Lynn Bracht

Note : 9,5/10

Résumé

Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l’eau que dans les profondeurs des vastes océans…

Sur l’île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.

Un jour, alors qu’Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu’elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d’autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.

Ainsi commence l’histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d’Hana en 1943 et celui d’Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, où l’espoir triomphe des horreurs de la guerre.

Les mots sont un pouvoir, lui avait un jour dit son père après lui avoir récité l’un de ses poèmes au message politique. Plus tu en connaîtras, plus tu auras de pouvoir. C’est pour cette raison que les Japonais ont banni notre langue natale. Ils limitent notre pouvoir en limitant nos mots.

Mon avis sur : Filles de la mer

Cette lecture m’a énormément marquée et laisse encore des traces sur moi. Je me suis plongée dans ce livre sans vraiment savoir à quoi m’attendre, j’en avais entendu du bien et me suis dis « Pourquoi pas? ». Et quelle claque… !

On se retrouve pendant la seconde guerre mondiale, dans une Corée du Sud occupée par les japonais où vit une famille heureuse et soudée. Hana a promis de toujours protéger sa petite soeur Emi et ni la peur ni la crainte ne vont lui faire briser cette promesse. Un jour, alors qu’elle plonge en mer pour la pêche, elle aperçoit un soldat japonais s’approcher de sa petite soeur. Son amour sororal et son devoir de protection ne fait qu’un tour dans sa tête, elle se rapproche de la plage et se fait aborder par ce soldat qui la kidnappera. L’angoisse de ce soldat est puissante mais pas autant que le bonheur d’avoir pu sauver sa soeur…

A partir de là, l’enfer d’Hana commence… Livrée aux soldats japonais, elle devient une femme de réconfort. Elle n’est plus une femme mais un objet sexuel, elle perd sa vie, son identité et son sourire. La lecture comporte plusieurs scènes de viols très difficiles à lire donc si vous y êtes sensibles, je ne vous conseille pas cette lecture.

Ce livre, par ailleurs très bien documenté, m’a ouvert les yeux sur une partie de l’histoire de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas du tout, notamment sur l’occupation, la guerre et les violences subit par la Corée. Même si le roman reste une fiction, l’auteur nous laisse une trace de toutes les documentations qui lui ont permis d’écrire et d’enrichir l’histoire d’Hanna.

Le rythme de lecture est intense et prend aux tripes, il est intercalé entre les souffrances de l’enfance d’Hanna en 1943 et les douleurs d’Emi en 2011 recherchant désespérément des nouvelles, ne serait-ce qu’un petit signe de l’existence d’Hanna.

Très sincèrement, « Filles de la mer » ne laisse pas indifférent et je me souviendrai encore longtemps de l’histoire d’Hanna, alors si le sujet ne vous effraie pas, je vous conseille fortement de lire ce roman ! Et si jamais vous l’avez déjà lu, n’hésitez pas à laisser votre avis dans les commentaires ! Bonne lecture à tous !

Hana ne crie pas. Si sa sœur tentait de l’aider, les soldats l’enlèveraient également. Hana refuse de rompre sa promesse. Elle se laisse ainsi emmener sans mot dire, même si ses jambes protestent en silence en refusant de la porter. Ses jambes pendent inutilement comme deux bûches attachées à son corps, l’entraînant vers le sol, mais les soldats ne s’en soucient guère. Ils l’agrippent plus fort et la traînent sur le sable, laissant derrière eux les fins sillons creusés par ses doigts de pied.

Informations

Auteur : Mary Lynn BRACHT – Traduction : Sarah Tardy – Edition : Pocket – Page : 432


Rendez-vous sur Hellocoton !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*