Une satire sur la mort signée Lionel Abbo

Note : 7/10

Résumé

 » Je m’appelle Adolphe Goldstein. Je ne suis pas un simple croque-mort. Je propose à mes clients de choisir le moment et la façon dont ils quitteront ce monde. Une personne décède toutes les cinquante-quatre secondes en France. Mon commerce a de l’avenir. Death planner, c’est mon job. « 

Jusqu’à présent, le trépas demeurait un sujet tabou, s’accommodant mal de la liberté du commerce. Mais demain, organiser sa fin sera considéré comme un acte aussi anodin que préparer son mariage.

Pourquoi craindre cet instant inéluctable et le subir alors que l’on peut décider du moindre détail ? Choisir sa mort comme on a choisi sa vie.

Porté par cette mission qu’il juge d’utilité publique, jusqu’où ira Adolphe pour convaincre le monde ?

On ne meurt qu’une fois. Autant l’anticiper.

Mon avis

Le titre du roman peut paraître un peu sombre et glauque comme tout ce qui touche à la mort. Toute le monde la fuit comme la peste sauf Lionel Abbo qui a décidé d’en faire une satire. Pourquoi ne pas rire de ce qui dérange ? C’est audacieux, peut-être mais on peut rire de tout et l’humour est porteur de beaucoup de messages…

Que faire quand le business de la mort nous apparaît comme une vocation ? C’est justement le destin du jeune Adolphe Goldstein. La mort peut être perçue comme un marché stable, qui ne peut décliner puisque nous sommes tous amenés à mourir. Peut-être demain, dans un an, dans 10, qui sait ? Alors pourquoi ne pas prévoir le jour de sa mort pour que celui-ci soit le plus beau possible ? Un roman en pleine actualité avec le débat sur le droit à l’euthanasie. Il n’y a absolument aucun parti pris dans cette lecture, seulement l’interprétation que nous en faisons.

Le style de Lionel Abbo est très percutant, acéré et direct, le tout saupoudré d’une touche d’humour qui apporte une vague de fraîcheur. J’ai beaucoup aimé sa plume et ses jeux de mots. Ce roman nous amène également à réfléchir sur notre façon de vivre et indubitablement sur notre façon de mourir. Avec une morale implacable : nous pouvons défier la mort autant que nous le voulons, elle nous rattrapera toujours.

Jusqu’où peut-on aller avec la mort ? Pouvons-nous la laisser entrer dans une télé-réalité ? Pouvons-nous violer les libertés du défunt pour nos propres souvenirs ? Pouvons-nous programmer et prévoir notre mort ? Un sujet bien sensible abordé avec brio par l’auteur.

N’hésitez pas à donner votre avis sur ce roman dans les commentaires, s’il vous donne envie ou si vous l’avez déjà lu. Je vous souhaite de bonnes lectures !

Je vis dans une société où l’on pourra bientôt remplacer un organe défaillant aussi mécaniquement que la pièce endommagée d’une voiture. Où l’on pourra reprogrammer le corps humain de façon à lui épargner maladies et vieillissement,[…]. L’éternité nous est promise.

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