Habibi : Le paradis et l’enfer de l’Orient

Note : 8/10

Résumé

Ancré dans un paysage épique de déserts, harems et bâtiments industriels, Habibi raconte l’histoire de Dodola et Zam, deux enfants liés par le hasard, puis par un amour grandissant. Réfugiés dans l’improbable épave d’un bateau échoué en plein désert, ils essaient de survivre dans un monde violent et corrompu.

Seule la sagesse des récits narrés par la jeune femme, issus des Livres sacrés et des traditions orientales, pourra les protéger de l’avidité des hommes. A la fois contemporain et intemporel, Habibi est une histoire d’amour aux résonances multiples, une parabole sensible et lucide sur le monde moderne et la relation à l’autre.

Zam était apaisé par les histoires. Il ne réalisait pas que les pluies étaient acides. Il ne réalisait pas le danger de notre situation. Presque neuf ans s’étaient écoulés, mais notre esclavage était éternel.

Mon avis sur le graphique Habibi

Ce roman graphique est une sacrée claque narrative et visuelle ! On suit la vie de Dodola, en Orient, où ses parents la vendent et la marie pour un peu d’argent. Son nouveau mari, en tant que copiste, va lui apprendre à lire, à écrire et lui conte toutes sortes d’histoires et de légendes orientales. Un jour, ils sont attaqués par des bandits, lui meurt sous leurs coups et elle sera capturée.

Elle se retrouve prisonnière, entourée d’autres esclaves. Soudain, ses détenteurs veulent tuer un bébé qu’ils jugent trop bruyant. Dodola va tout faire pour le sauver en s’enfuyant avec lui dans l’espoir d’une meilleure vie. C’est ici que commence leur poignante histoire…

J’ai été impressionnée par la puissance de cette histoire nous expliquant la vie de cette femme, Dodola, réduit seulement à son corps et à la luxure tantôt pour se nourrir, tantôt pour survivre. Les épreuves dans lesquelles ont la suit sont éprouvantes à lire, j’en ai eu tellement mal au coeur.

Ce livre est truffé de petites histoires, de contes et de mythes qu’elle raconte à l’enfant pour lui ouvrir l’esprit et lui inculquer de bonnes valeurs. Du coup, nous aussi, lecteurs, on est amené à apprendre beaucoup de choses sur l’Orient, sur leur religion et leurs croyances. Une vraie mine d’informations… Le travail de recherche de l’auteur est à saluer et à féliciter !

Graphiquement, on se retrouve face à des visuels en noir et blanc, apportant encore plus de brutalité, de convictions et d’immersion à l’histoire. Chaque dessin est très détaillé et très précis, le style est puissant, en cohérence avec la narration.

De par ces presque 700 pages et à la densité des textes, c’est un graphique qui restera prêt de vous un certain moment. Je suis parfois frustrée de lire une BD en à peine une heure c’est pourquoi je préfère vous le précisez 😉 !

Pour résumer, je ne peux que vous conseiller cette lecture qui est pour moi d’une grande richesse si bien narrative que visuelle. Mais attention, vous allez prendre une sacrée claque, mais elle en vaut la peine… Bonne lecture à tous !

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